Très brève histoire de Fermanville
La 1ère mention écrite de Fermanville (littéralement « le domaine de Farman ») date du 13ème siècle. Le port, quant à lui, est attesté en 1177, quand le roi d’Angleterre débarque à Kapelwic.
Une église existait sans doute assez anciennement étant donné sa titulature Saint Martin, mais aucun texte ne la décrit avant 1654, lorsqu’elle fut rebâtie sur ses fondations. Mais rien ne prouve qu’à l’origine le site de l’église fut celui qu’elle occupe actuellement.
C’est au 17ème siècle qu’un premier port en dur fut construit à l’initiative de Pierre Davy seigneur de Fermanville. Celui-ci fut détruit par une tempête, probablement au début du 18ème siècle. Le port actuel voit ses origines en 1785 (lié à l’activité des carrières de granite).
Quatre familles nobles se sont succédé à Fermanville : de Beaumont (citée aux 13ème et 14ème siècles), de Pirou (14ème – 16ème siècles), Davy (17ème – 18ème siècles), Avice (fin 18ème siècle).
La population de Fermanville a atteint son maximum (2206 habitants) au milieu du 19ème siècle. C’est aussi à cette époque que l’activité meunière fut à son apogée : de nombreux moulins s’établissent dans la vallée des moulins, lieu mis à l’honneur par Marie Ravenel, la poétesse-meunière.
La position côtière de la commune a été propice à une activité maritime intense : pêche, commerce, mais aussi de nombreuses fraudes (liées au sel puis plus tard au tabac) et la présence de corsaires. Une présence militaire (forts et gardes côtes) a existé depuis de nombreux siècles en raison de la situation de zone frontière. Il ne faut pas oublier le secours aux naufragés, surtout depuis 2 siècles, avec en particulier le phare et le canot de sauvetage.
Longtemps enclavé, Fermanville à l’instar du Val de Saire, a vu ses relations évoluer grâce à l’arrivée du chemin de fer. La ligne Cherbourg-Barfleur (Tue vaques) a fonctionné de 1911 à 1950, avec entre autres la construction de l’emblématique viaduc.
Les traces les plus récentes de l’histoire dans le paysage datent du dernier conflit mondial, avec la présence de nombreux bunkers du mur de l’Atlantique.
Pierre-Yves Jolivet